Du 16 au 22 septembre 2024 se tiendra la 23ème édition de la Semaine européenne de la mobilité (SEM 2024).
La commission définit chaque année d’un thème principal pour orienter les réflexions, comme « Marchons ensemble », « Économisons l’énergie » ou encore « Bougez autrement »… En 2024 le thème est « Les espaces publics partagés ». La cohabitation des espaces publics partagés améliore la qualité de vie urbaine. Redonner de l’espace aux différents usagers de la rue est un enjeu essentiel pour les villes et villages, permettant de favoriser les modes de déplacement actifs et de dynamiser la vie locale.
Une campagne internationale visant, chaque année, à encourager les citoyens européens, les entreprises et les collectivités locales à prendre des initiatives afin de réduire la pollution liée à nos moyens de déplacement. En somme, il s’agit de trouver des modes de transport alternatifs à la voiture et aux deux roues qui, en plus d’embouteiller nos rues et de produire une nuisance sonore considérable, sont responsables d’une grande partie des émissions de CO2 à l’échelle urbaine. En résumé : inciter le plus grand nombre de personnes à adopter une démarche éco-citoyenne pérenne en privilégiant les déplacement doux et alternatifs à la voiture particulière : transports publics, covoiturage, autopartage, vélo…
Découvrir toutes les animations sur le thème de la Semaine de la Mobilité 2024
À l'origine, le projet "En ville sans ma voiture !
La première apparition d’un projet européen autour de la notion de transport durable a été l’initiative de Margot Wallström, femme politique et actuelle ministre des Affaires étrangères de la Suède. À la fin de l’année 2000, alors qu’elle était Commissaire européenne à l’Environnement, elle eût l’idée de mettre en place son projet « En ville sans ma voiture ! » qui permettait aux communes européennes, le temps d’une journée, d’affirmer leurs préoccupations écologiques en bannissant les véhicules à moteur de leur centre-ville.
Cette campagne de sensibilisation visait notamment à mettre l’accent sur les moyens de transport alternatifs peu polluants, comme la marche à pied, le vélo ou les transports en commun.
Cette journée sans voiture est rapidement devenue, dès 2002, la Semaine européenne de la mobilité, toujours sous l’impulsion de Margot Wallström.
La durée allongée de la manifestation permet ainsi de dépasser son côté symbolique pour permettre aux autorités locales, aux associations et aux différents acteurs de la vie publique de mettre en place des projets concrets autour d’une mobilité transport éco-responsable. La semaine du développement durable fait également écho à ce temps fort.
À partir de 2003, les premiers Prix de la Semaine de la mobilité sont remis aux villes dont le travail sur le transport durable aura été considéré comme précurseur. Ce sont les communes de Ferrare (Italie), Genève (Suisse), Lund (Suède) et Cracovie (Pologne) qui sont récompensées cette année-là. En 2018, c’est la ville de Lisbonne, au Portugal, qui a été récompensée pour ses efforts dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.
Des objectifs écologiques autour de la mobilité
Les objectifs de la Commission européenne par-delà la tenue de cet événement sont multiples.
Elle souhaite avant tout encourager et récompenser les initiatives collectives en faveur du développement de la mobilité durable. Les pics de pollution qui, plusieurs fois par an, paralysent les grandes métropoles européennes, témoignent de l’urgence de la situation.
Si aucun effort politique à grande échelle n’est réalisé, ces épisodes seront de plus en plus fréquents, entraînant une dégradation progressive de la fluidité de la circulation, et surtout de l’état de santé des habitants des zones urbaines dans toute l’Europe.
La Commission européenne entend ainsi alerter et sensibiliser ses citoyens sur les différents impacts de la pollution urbaine sur leur qualité de vie, afin qu’ils puissent mieux lutter contre elle.
Mais cette campagne sur la mobilité transport est aussi l’occasion, pour l’Union Européenne, d’unifier les acteurs de la politique locale et leurs actions autour d’un thème commun profitable à tous. Il est toujours plus stimulant de mettre des choses en place quand on sait que ses voisins vont dans le même sens. Toutes les initiatives locales qui sont prises pour développer et favoriser le transport durable aux quatre coins de l’Europe s’inscrivent donc dans une logique globale, qui vise à inverser la tendance des courbes de pollution sur le long terme. Idéalement, d’ici quelques décennies, les centre-villes des grandes métropoles européennes ne devraient plus être accessibles aux voitures. C’est pour cela qu’il faut dès maintenant imaginer les modes de déplacement écologiques de demain !
Un événement européen de plus en plus suivi
Pour s’engager de plein pied dans la Semaine de la mobilité, une ville, une collectivité territoriale ou une entreprise doit signer une charte lui indiquant les conditions à respecter afin de pouvoir participer à l’événement. D’abord relativement peu suivie à ses débuts, la manifestation connaît d’année en année un nombre croissant de participants, jusqu’à devenir aujourd’hui l’un des projets européens les plus fédérateurs.
En 2002, la première édition ne comptait par exemple que 418 communes participantes sur tout le continent. Deux ans plus tard, en 2004, le nombre de villes engagées avait déjà doublé. En septembre 2018, pour la 17ème édition, ce sont près de 3000 collectivités locales européennes qui ont voulu inscrire la mobilité transport durable dans leurs rue ! Trois pays se partagent généralement le plus grand nombre de villes qui participent à cette manifestation : il s’agit des Pays-Bas, de l’Autriche et de l’Espagne.
Les thèmes données aux éditions ont eux aussi évolué avec le temps, prenant en compte les nouvelles préoccupations et problématiques écologiques. En 2004, par exemple, l’accent était mis sur « Des rues sûres pour les enfants ». En 2008, on voulait « Un air propre pour tous ». En 2012, les villes européennes étaient invitées à réfléchir sur la thématique « Se déplacer dans la bonne direction ». En 2018, le concept de « multimodalité » était mis à l’honneur, en vue de le démocratiser auprès des citoyens européens. Il s’agit, en fait, de multiplier les moyens de transport au quotidien afin de pouvoir jongler entre eux de manière optimale : par exemple effectuer une partie de son trajet en train puis à vélo. Le thème de d’édition 2023 était « Save the Energy » où l’objectif principal était d’inciter les Européens à replacer la marche, le vélo et tous les modes de déplacement sportif comme moyens de transport urbain principal.
Il y a 50 ans, les personnes qui marchaient étaient celles qui ne pouvaient pas s’offrir de voiture. Maintenant, ce sont les villes qui ne peuvent plus supporter notre usage excessif de la voiture. Les communes européennes sont donc incitées à repenser leurs rues pour qu’elles puissent permettre aux cyclistes et aux piétons de se déplacer en toute sécurité, sans être mis en danger par les automobilistes. Les réseaux routiers urbains doivent donc être élargis afin de laisser suffisamment d’espace aux usagers non véhiculés, qui sans cela sont particulièrement vulnérables lorsqu’ils se déplacent. Ces nouvelles infrastructures devraient également pouvoir accueillir, sans les gêner, les séniors, les personnes à mobilité réduite et les piétons transportant des bagages.
"Les Espaces publics partagés", thématique de l'édition 2024
La Semaine Européenne de la Mobilité 2024 met l’accent sur les « Espaces publics partagés », un enjeu majeur pour repenser nos villes. En favorisant les modes de transport doux, les aménagements urbains inclusifs et la cohabitation harmonieuse entre les différents usagers, cette thématique vise à améliorer la qualité de vie en ville. Pour les collectivités, il s’agit de développer des politiques de mobilité durables et de créer des espaces urbains plus attractifs.
Les entreprises, quant à elles, peuvent encourager leurs employés à adopter des modes de transport alternatifs et réduire leur empreinte carbone. Voir toutes les animations sur le thème de la semaine de la mobilité.
Enfin, les citoyens sont invités à s’approprier ces espaces et à participer activement à la construction d’un modèle de mobilité plus respectueux de l’environnement et de la santé.
Les projets d’aménagement cyclable et piéton, ainsi que les initiatives de promotion des mobilités actives, sont de véritables leviers pour améliorer la qualité de l’air, réduire le bruit et lutter contre le changement climatique. En investissant dans ces solutions, les collectivités non seulement répondent aux attentes des citoyens mais contribuent également à atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés par l’Union européenne. Les entreprises, en soutenant ces initiatives, renforcent leur image de marque et améliorent le bien-être de leurs employés.
En quelques années, la semaine dédiée à la mobilité est donc devenue un véritable événement transnational à l’échelle européenne. C’est une bonne chose, car il en va de la préservation de la qualité de vie dans nos villes. Toutefois, au-delà des actions et des activités mises en place par les pouvoirs publics et par les autorités communales, les organisations, associations et entreprises sont également susceptibles de proposer des choses en lien avec la mobilité durable au cours de cette semaine si spéciale : animation semaine de la mobilité, événements, conférences, initiatives écologiques professionnelles…
La seule limite à cette liste non exhaustive, c’est celle posée par votre imagination !